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Adam Weber : « L’évolution majeure en féminine, c’est le physique et son utilisation ! »

Basketfly est allé à la rencontre d’Adam Weber, personnage incontournable d’une génération dorée à Clermont. À 79 ans, il garde un œil avisé sur le basket féminin et son évolution et se rappelle les belles périodes du basket féminin clermontois.

À 79 ans, Adam Weber garde un œil avisé sur le basket féminin et son évolution et se rappelle des belles périodes du basket féminin clermontois.

Toujours aussi avenant, Adam Weber qui fêtera ses 80 ans le 19 août prochain, a connu un parcours d’exception. Après avoir commencé le basket à 12 ans, le natif de Lwow, ville polonaise à sa naissance, devenue après le traité de Yalta, cité russe, puis ukrainienne, a vu sa famille rejoindre Wroclaw dès son plus jeune âge.

Universitaire brillant, il écrivit deux thèses de doctorat en éducation physique sur le basket : » Il me semblait que la vision périphérique et que la mécanique de tir méritaient une réelle attention. » Devenu professeur d’EPS à l’université, il devait apprendre une 3ᵉ langue après le russe et l’anglais pour passer sa thèse : «  J’ai donc choisi le français et c’est ainsi que je suis arrivé en 1968 à Montluçon. Après avoir joué avec Wroclaw un match contre la JA Vichy, j’ai fait des démarches acceptées par la Pologne et je suis arrivé pour trois ans. On est passé de fédéral à nationale 2 et j’ai découvert, avec une poule non géographique, l’ouest de la France, notamment Cholet puis Orthez et son marché couvert ! Inoubliable ! »

Ensuite, Adam Weber arriva à l’AS Montferrand jusqu’en 1974, date à laquelle il prit en mains l’équipe du Clermont Université Club : «  Que de souvenirs ! La vitesse et l’adresse de Chazalon, Guidotti et Passemard. Riffiod et Leray qui prenaient les ballons au rebond et relançaient pour les petites comme Sallois. Sans oublier Dulac (NDLR : désormais Madame Rougerie adjointe aux sports de Clermont-Ferrand). »

 Deux années d’épopée avec la seconde saison la présence souvent du DTN Joé Jaunay sur le banc puisque l’équipe de France préparait les championnats d’Europe de 1976 à Clermont-Ferrand avec huit clermontoises dans l’équipe : «  La première saison, c’est mon meilleur souvenir avec la qualification pour la finale à Milan et l’explosion de Françoise Quiblier auteure de 19 points que je faisais beaucoup travailler individuellement. » La seconde année, en finale, par match aller-retour, face au Sparta de Prague, après un succès de trois points à domicile, la défaite de 20 points à Prague fut difficile à digérer et Adam Weber retrouva l’ASM jusqu’en 1981. Vice-champion de France derrière le CUC, le basket clermontois dominait l’hexagone et une très grande partie de l’Europe, Montferrand s’inclinant par exemple en demi-finale de la coupe d’europe dénommée Ronchetti.

Passé ensuite à Chamalières (1981-91) puis au Stade Clermontois (1991-93) et à Orcines (1994-2016) qu’il fit passer de 1ère série à nationale 3, Adam Weber est revenu depuis à Chamalières où il s’occupe de la mécanique du tir pour toutes les catégories. Enfin pas depuis le mois de mars : «  C’est la première fois depuis 68 ans que je ne vais pas quotidiennement dans un gymnase, c’est un vrai manque ! »

Par ailleurs, professeur d’EPS au lycée Godefroy de Bouillon durant 39 ans, il fut titré à 18 reprises en championnat de France scolaire UGSEL et contribua à former des centaines de joueuses et joueurs.

Son regard sur le basket féminin se résume à trois points : «  Le physique et les qualités physiques ont bouleversé le niveau, car si les extérieurs avaient la gestuelle, elles n’avaient que très rarement le shoot en suspension. C’était plus un sursaut qu’un saut ! Et puis aujourd’hui les intérieurs tirent à 3 points, c’était impensable il y a 45 ans, parce que parfois, c’était déjà compliqué à deux mètres !! »

Aujourd’hui, celui qui a préféré demeurer enseignant, autant pour la sécurité de l’emploi que pour la passion d’enseigner, plutôt que de devenir entraîneur professionnel, ne regrette rien : « J’ai vécu des moments formidables et rencontrer tellement de belles personnes ! ».

Et quand on évoque ses meilleurs souvenirs auprès des féminines du Clermont Université club, il évoque « … la formidable progression de Françoise Quiblier devenue une joueuse majeure et puis d’avoir fait changer le tir de lancers francs à Elisabeth Riffiod, laquelle shootait à la cuillère quand je suis arrivé au CUC (rires) »

Conseiller municipal depuis 2008 d’Orcines où il réside depuis 44 ans et où ce jeudi matin, il neige, car situé à 850 m d’altitude, Adam Weber qui a arrêté de jouer à 47 ans avec Chamalières en nationale 3 lors d’un match à Aiguebelle (désormais Aix-Maurienne), se révèle juste nostalgique dès après matchs d’une époque, au siècle dernier, où, la convivialité avait toute sa place : «  mais c’est ainsi, ce n’était pas mieux avant, mais différent, il faut s’adapter à cette nouvelle ère ! »

Toujours très attaché à la Pologne, celui qui a été champion de son pays en 1965 avec notamment Lopatka, lequel joua longtemps à Montbrison, a gardé des liens étroits avec lui, puisque celui-ci l’accueille lors de chacun de ses séjours à Wroclaw, la ville qui l’a vu grandir, jouer et réussir des études de haut niveau avant de rejoindre l’hexagone et marqué de son empreinte le basket auvergnat et bien au-delà, en féminines comme en masculins.

Une autre époque, un autre siècle, mais toujours la même passion pour Adam Weber, personnage incontournable du basket clermontois.