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Aïnhoa Risacher : « Se donner les moyens d’arriver au plus haut niveau »

Issue d’une famille de basketteurs, Aïnhoa a su suivre les traces de papa pour écrire sa propre histoire dans le basket féminin. Et cette belle histoire est loin d’être finie…

Le nom Risacher n’est pas inconnu aux fans de basket de la région lyonnaise. Le papa Stéphane est passé au début de sa carrière par la CRO Lyon en 1989-90 pour rejoindre le Jet Lyon l’année suivante, et cela, pour quatre saisons. L’ailier aux 124 sélections en équipe de France a pris sa retraite en 2010 et a posé ses valises indéfiniment dans la capitale du Rhône. Aujourd’hui, son héritage a décidé d’éclore lui aussi à Lyon, avec Zaccharie, grand espoir de LDLC ASVEL évoluant également avec les pros.

Au départ, la jeune Aïnhoa ne se voyait pas faire comme papa et son grand frère : « J’ai commencé à huit ans parce que je voulais essayer d’autres sports : j’ai fait de l’athlétisme pendant deux ans, de l’escalade, de la gym, et j’ai bien aimé. Mais le basket est venu parce qu’il y avait mes amis. Mon frère avait des coéquipiers, du coup, je restais souvent avec leurs petits frères et petites sœurs. Et vu qu’ils faisaient du basket, j’ai décidé de faire comme eux. »

En commençant avec des stages à TEO Basket à Tassin La Demi-Lune, la jeune joueuse a décidé de se mettre à fond dans le basket, avec son père et son frère derrière elle, prêts à l’aider à progresser. Les deux étant depuis ce jour des modèles pour elle : « Mon père était évidemment un exemple pour moi depuis que je suis toute petite, et aussi mon frère que j’ai vu jouer, avec qui je faisais des séances coachées par mon père. On parle tout le temps de basket, mais aussi d’autres choses bien sûr, des trucs de frères et sœurs quoi. »

Une taille unique pour une arrière, ce qui l’aide autant en attaque qu’en défense.

« J’ai toujours été grande pour mon âge, donc ça ne m’a pas gêné et je n’ai pas dû changer mon style de jeu. »

Aïnhoa Risacher

Aujourd’hui, elle mesure 1m85 et évolue au poste d’arrière, elle a réussi à garder ses points forts à ce poste tout en alliant cela à une taille étonnante pour une poste 2 : « Je dirai que je lis bien le jeu, j’arrive bien à distribuer les ballons. Vu que je suis blessée au genou, je m’entraîne plus à la technique, pour pouvoir faire des passes dans n’importe quelle circonstance, même si je n’ai pas l’intensité. »

Mais à 15 ans, la pensionnaire de la Tony Parker Adéquat Academy reste lucide et sait qu’il lui reste encore des progrès à faire : « Je dois améliorer mon tir, mais je progresse. Il faut aussi que je travaille sur mon physique, car je ne suis pas très rapide et pas très épaisse non plus. Du coup, c’est parfois compliqué pour moi de prendre les contacts. En équipe de France cet été, on travaillait beaucoup le contact, parce que lorsque j’allais au double pas et qu’une joueuse défendait sur moi, je manquais le tir. »

Une très forte première expérience avec les Bleues

L’été 2022 pour les équipes nationales n’a pas été très doré, avec une seule magnifique médaille d’or ramenée du Portugal par Aïnhoa et ses coéquipières en U16F au championnat d’Europe. La jeune arrière a rejoint l’effectif avec un an d’avance et a réussi à montrer ses qualités en sortie de banc très rapidement, avec une performance à 15 points lors des quarts de finale. Le tout dans un groupe qui avait tout pour réussir selon elle : « L’ambiance était géniale. On s’entendait toutes bien, on avait des capitaines qui savaient gérer les choses sur le terrain et en dehors. On avait une équipe vraiment soudée donc c’était sympa à vivre. Ce n’est pas tout le temps le cas, surtout sur un tournoi qui durait aussi longtemps avec la préparation, donc c’est important. »

Cette expérience si spéciale a été difficile à gérer pour la plupart du groupe, avec autant de public et d’ambiance pour des matchs de jeunes : « Sur les matchs, il y avait tout le temps un peu de stress, etc. Quand on gagnait de beaucoup, par exemple demi-finale, on a mis jusqu’au 4e quart-temps à se dire « Ah, mais on va être en finale » parce qu’on gagnait de 50 points, mais tout le match, on a été super stressées (rires) »

Après près d’un mois de compétition, les Bleuettes sont reparties grandies et forgées, prêtes à affronter le début ou la suite de leur formation charnière.

« L’ASVEL était un choix évident pour moi »

Avec son frère, déjà membre de l’Academy, le choix a été très rapide pour la jeune Lyonnaise, surtout pour pouvoir rester près de sa famille : « L’ASVEL est un très bon club bien sûr, et le fait que ce soit vraiment proche de chez moi, c’est super pratique. Mes coéquipières de leur côté peuvent voir leur famille un week-end tous les mois, même pas. Donc c’est génial de rester proche d’eux, car nous sommes très proches. »

Entre les salles de cours à l’américaine et l’accompagnement très personnalisé, à Gerland tout est fait pour développer le potentiel des pensionnaires au maximum. Tout cela est géré avec un emploi du temps basket plutôt chargé : « Avec les U18, on s’entraîne une fois le lundi, deux fois le mardi, mercredi, jeudi et vendredi. Le planning dépend de ton week-end aussi. Si tu as beaucoup joué, tu vas être au repos le lundi par exemple. »

Évoluant cette année entre les U18 France et les espoirs en NF1 mais blessée depuis deux mois, la jeune Lyonnaise se prépare à revenir sur les parquets sans trop d’enjeux, mais avec le futur en ligne de mire : « Cette saison était davantage une année d’apprentissage pour bâtir quelque chose de mieux pour la saison prochaine, revenir plus forte. De mon côté, je pense que ma blessure m’a fait un peu passer un cap dans le travail ; j’ai pu travailler sur plein d’aspects du jeu et physiques de mon côté. Du coup, quand je vais revenir, je me vois en train de faire encore plus de choses. »

Des objectifs déjà bien ficelés

L’avenir pour Aïnhoa après cette saison va déjà s’écrire cet été avec le retour des compétitions internationales jeunes : « Je vais encore passer l’été avec les U16F. Je pense qu’il va être différent de l’été dernier puisque ce ne sont pas les mêmes joueuses, le staff n’a pas trop changé tout de même. Je ne sais pas trop comment les 2008 joueront donc ça va être l’occasion de voir comment jouer avec un autre groupe. Je crois que j’aurai plus de responsabilités donc je ne peux que me réjouir d’y retourner. »

Pour ce qui est de la suite de sa carrière professionnelle, l’objectif est très clair : « J’ai envie d’aller au plus haut niveau, en WNBA. Je sais qu’il y en a plein d’autres qui veulent aller en WNBA, donc ça ne va pas être facile, mais je pense que si je travaille comme je le fais, je peux me donner les moyens d’y arriver. Je veux jouer en LFB le plus rapidement possible : quand je vois les 2004 qui jouent avec les pros cette saison, je me dis que je peux y arriver un peu comme elles. En 2 ans, 2 ans et demi, après m’être encore plus améliorée, je pense que je pourrai commencer à tenter sérieusement ma chance dans le monde des pros. »


Crédits photos : FIBA