Menu Fermer

Camille Droguet, entre études et basket de haut niveau

Joueuse de haut niveau à la Tronche-Meylan (LF2), Camille Droguet partage sa vie entre sa passion et ses études à l’INSA pour devenir ingénieure. Entre les études, les entraînements et les compétitions internationales de 3X3, partons à la découverte de la vie effrénée de la jeune joueuse.

Fille de parents basketteurs, Camille Droguet découvre le basket sur les terrains parisiens lors des entraînements de son père. À l’âge de cinq ans, elle et sa famille déménagent pour s’installer vers Valence.

« À l’origine, je ne voulais pas pratiquer le basket. Même mes parents souhaitaient que je fasse un autre sport. Je me suis ainsi tournée vers des sports d’extérieurs comme le VTT, la course à pied ou encore le ski de fond. Puis, à un moment, j’ai eu l’envie de faire du basket pour le plaisir. »

Quelques années plus tard, la jeune admiratrice d’Emmeline Ndongue intègre le Pôle des Alpes.

« Ma première intention n’était pas d’intégrer le pôle. J’avais postulé dans un collège à la Chapelle en Vercors afin de faire du biathlon. Cependant, je n’ai pas été prise et j’ai donc continuer dans le basket. Ma vie aurait pu être totalement différente si j’avais été acceptée dans ce collège. »

La double vie de Camille Droguet

À partir de la première au lycée, Camille Droguet poursuit sa formation à l’ASVEL Féminin durant cinq années.

« Les entraînements à l’ASVEL étaient compliqués physiquement au début. J’avais vraiment un niveau en dessous. C’était aussi stressant, car j’évoluais avec des joueuses qui avaient cinq ans de plus que moi, avec de l’expérience, alors que de mon côté, je venais à peine de quitter le pôle. Cependant, j’ai réussi à m’adapter et je me suis fait des super copines qui sont toujours mes amies aujourd’hui. Ce sont des liens que tu conserves et des souvenirs que tu n'oublies pas comme les différents titres de championnes de France espoirs ou encore le titre de championne de France en 2019. »

Après l’obtention de son baccalauréat S, la numéro 7 de l’Équipe de France 3X3 rejoint l’INSA dans le but de devenir ingénieure. En raison de son statut de joueuse professionnelle, elle obtient un aménagement d’emploi du temps pour réaliser ses études en sept ans au lieu de cinq.

Ces années de formation terminées à l’ASVEL, Camille Droguet fait le choix d’intégrer les rangs de la Tronche-Meylan en Ligue 2. 

« J’ai rejoint le BCTM car il n’y avait pas d’intermédiaire entre la NF1 et la LFB sur Lyon. Par ailleurs, le club était en accord avec mon double projet. L’ambiance familiale du club a aussi été un argument qui m’a fait choisir la Tronche-Meylan. »

Camille Droguet avec le BCTM - @KarineValentinPhotos

Un club qu’elle va quitter durant une année afin de réaliser une saison en Erasmus : « Je suis partie, dans le cadre de mes études, à Vilnius, en Lituanie. J’ai fait le choix de cette destination, car la femme de mon agent est Lituanienne. Elle m’a aidée à trouver une école ainsi qu’un club de basket. »

Cette expérience à l’étranger lui a permis de découvrir une nouvelle vision du basket, malgré la barrière de la langue : 

" La communication avec les filles était un peu difficile au début. J’ai réalisé à ce moment-là ce que les américaines peuvent vivre quand elles sont en France. Parfois, à l’issue de temps-morts, je rentrais sur le terrain sans avoir compris les consignes de mon coach. Le style de jeu est vraiment différent, car il est moins intense, plus statique, technique et tourné vers les tirs extérieurs. Autrement dit, totalement à l’opposé de mon jeu basé sur la contre-attaque (rire). Mais cela m’a permis d'enrichir mon jeu et je ressors grandi de cette expérience. »

Durant ces sept années, Camille Droguet a ainsi dû s’adapter à un rythme de vie particulier, alliant à la fois ses cours à l’INSA et ses entraînements.

« Quand j’étais à l’ASVEL, c’était simple d’allier études à Lyon et basket, car je n’avais pas de déplacement long à faire, contrairement à La Tronche. J’ai donc été obligée de modifier l’organisation de mes journées. Moi-même, je me pose encore la question de savoir comment je suis parvenue à gérer tous ces paramètres. »

Un nouveau mode de vie qui la pousse à organiser avec précision ses journées : 

« Je me lève, je vais en cours jusqu’à la pause déjeuner pour manger avant d’aller faire une séance de musculation. Ensuite, je retourne en cours avant d’aller à l’entraînement le soir. Mon organisation rigoureuse a été la clé de ces sept dernières années ! »

Elle poursuit : « A l’INSA, j’étais assidue en cours afin d’enregistrer tout de suite les informations. Le soir, après les entraînements, je n’avais pas beaucoup de temps pour étudier et si je le faisais, je n’allais pas tenir le rythme. Je travaillais donc énormément à l’approche des partiels. Par contre, durant mes journées, je n’avais aucun temps pour moi ».

Hormis l’organisation, la gestion de la fatigue était donc aussi un élément important à prendre en compte pour la joueuse : 

« La fatigue est un compagnon de route. Il faut l’accepter, car c’est le projet que j’ai décidé de mener. Toutefois, ce rythme de vie est parfois frustrant. Par exemple, durant la Coupe du Monde avec les U23, je me suis sentie fatiguée à mon arrivée parce que j’étais en stage avant de rejoindre l’équipe.  J’ai fait des choix en limitant mes sorties pour privilégier le basket et les études. Lorsque je vois ce qu’il y a au bout, je me dis que ça valait le coup, car cela m’a permis de vivre des expériences incroyables. Cependant, le plus dur pour moi durant toutes ces années a été le fait de ne pas souvent voir ma famille. »

Études ou basket, une décision à prendre ​

À la fin de cette année scolaire, Camille Droguet devra faire un choix : poursuivre le basket ou devenir ingénieure. Pour elle, la décision est déjà prise : 

« À l’origine, je n’avais pas envie de devenir joueuse professionnelle. Je jouais au basket juste pour le plaisir. Lorsque j’ai intégré l’INSA, je me suis rendue compte qu’il était possible de partager ma vie entre les études et ma passion. Pendant longtemps, mes cours ont été une priorité. Mais au fil du temps, le basket a pris le dessus. A présent je souhaite continuer dans le basket, et mettre mon diplôme entre parenthèse. Ce dernier me sera utile en cas de reconversion. Cela me permettra d’avoir une sécurité. »

Les débuts d’une carrière internationale​

En parallèle, la joueuse du BCTM a connu ses premières compétitions sous le maillot des Bleues.

En 2019, elle décroche la médaille de bronze durant les championnats d’Europe U20 avec l’équipe 5X5. Puis, une nouvelle aventure internationale a débuté l’année suivante, cette fois-ci avec le 3X3.

« Je n’avais reçu aucune invitation en EDF 3X3 ou 5X5. Je me suis donc dit que j’allais avoir une semaine de repos. Puis, un lundi soir, je reçois un appel de Yann Julien qui m’informe que Lisa Berkani est blessée, et me propose de prendre sa place dans l’équipe. Si j’acceptais, je devais prendre le train dès le lendemain matin. J’étais un peu déboussolée par cette demande. Mon aventure 3X3 a commencé un peu sur un mal entendu (rire). »

Pour Camille Droguet, la discipline lui a énormément apporté sur bien des aspects : 

« Le 3X3 correspond vraiment à mon caractère pour plusieurs raisons : on est dans l’autonomie, l’autorégulation, car le coach n’a pas le droit d’intervenir pendant les matchs. Et puis, nous ne sommes que quatre. Les émotions sont alors décuplées, notamment lorsque l’on gagne. J’adore ce sentiment de partir à la guerre avec mon équipe à chaque match. Il n’y a pas d’histoire de temps de jeu ou de statistiques comme au 5X5. C’est réellement de la pratique pure ! Le 3X3 m’apporte aussi beaucoup dans ma pratique du 5X5. Il m’a permis d’être plus dure dans les contacts et de gagner en vitesse dans les enchaînements des actions. Cette expérience m’a fait grandir dans mon basket et dans ma prise de responsabilités. »

Aujourd’hui, la capitaine de l’Équipe de France 3X3 U23 a un objectif bien précis : 

« Un de mes rêves, c’est de jouer à Basket Landes, car j’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage du club ! C’est une terre de basket. C’est un club qui semble très pro, mais avec une ambiance familiale. Si jamais quelqu’un de Basket Landes voit cette interview (rire) ! »

Source : Tom Thuillier